Un trille est une ornementation qui se joue en alternant rapidement deux notes distantes d'un ton ou d'un demi-ton. Si l'intervalle est plus grand qu'un ton, il s'agit alors d'untrémolo.
Notation
Le trille peut s’écrire de deux façon différentes :

Comment jouer un trille
Vitesse du trille :
Suivant le contexte de l’œuvre, le trille peut se jouer rapidement ou lentement, cela dépend surtout du tempo, un trille très rapide dans une mélodie d'un tempo lent peut paraitre grotesque, et inversement également. Il est possible de commencer le trille un peu plus lentement, de l’accélérer puis de le ralentir à la fin, l’interprète est assez libre quant à la vitesse du trille.
Commencer le trille par le haut ou par le bas ?
Il est assez courant d'entendre ceci :
En baroque : Le trille commence par la note du haut.
En classique : Le trille commence par la note du bas (la note écrite).
Il semblerait que cela soit valable dans la grande majorité des cas, mais en réalité il semblerait que cela soit un peu plus complexe que cela, car cela peut dépendre du contexte du trille, du compositeur, du style de musique.
Jean-Sébastien Bach a écrit le recueil intitulé Klavierbüchlein für Wilhelm Friedemann Bach (Petit livre de clavier pour Wilhelm Friedemann Bach) comportant des pièces écrites pour des instruments à clavier, essentiellement pour clavicorde ou pour clavecin. Ce qui est intéressant dans ce recueil, c'est que le compositeur à écrit une table des ornementations à destination de l’apprenti:
Voici le manuscrit de Klavierbüchlein für Wilhelm Friedemann Bach de Jean-Sébastien Bach (source)
Et la version moderne (Edition : Alfred Dörffel, 1895) :
Parfois, la note de départ écrite et il n'y a pas de doute possible :


Trille et terminaison
Les trilles peuvent comporter une terminaison.

Trille et tonalité
Le trille se fait avec les notes de la tonalité, voici quelques exemples :
Vous trouverez aussi des trilles altérés, pour triller avec des notes qui ne sont pas dans la tonalité spécifiée par l'armure à la clef :
Trille à la fin des cadences
Dans la majorité des concertos se trouve des cadences, il ne s'agit pas des cadences concernant les enchainements d'accords, comme la cadence parfaite par exemple, une cadence dans un concerto est un passage pendant lequel l'interprète peut s’exprimer librement, faire partager sa virtuosité en exécutant soit une improvisation (assez rarement), soit une courte musique écrite par l’interprète lui-même ou par un autre compositeur. Les cadences se terminent très souvent par un trille. Ci-dessous, dans l'extrait du concerto n°3 pour cor de Mozart, l'interprète joue une cadence de son choix pendant le premier point d'orgue, et le compositeur indique que la cadence doit se terminer par un trille:
Le trille vocal
Le trille peut s’exécuter à la voix, par les chanteurs, c'est une technique très particulière que je ne saurais vous expliquer.
Techniques particulières pour les cuivres
Pour les cuivres, instruments de la famille des vents, la technique pour triller est assez particulière, car contrairement aux autres instruments, l'instrumentiste n'utilise aucun piston pour jouer certains trilles, ce sont les lèvres seules qui exécutent le trille en utilisant les sons de la série des sons harmoniques naturels. Certains trilles peuvent donc se jouer avec les pistons et d'autres sans utiliser les pistons. Par exemple, tous les trilles des concertos de Mozart pour cor se jouent uniquement avec les lèvres (il n'y avait pas de piston à cette époque...).
Le trille et les traités d'orchestration
Il est nécessaire pour le compositeur de savoir si tel ou tel trille est réalisable, car pour certains instruments un trille peut s'avérer très compliqué voir impossible. Il est indispensable de consulter les traités d'orchestration, et je ne citerais que le Traité d'instrumentation et d'orchestration de Berlioz, car il est libre de droits et je peut donc vous montrer des exemples de trilles au basson qui parfois peuvent être irréalisables :
Œuvres célèbres utilisant des trilles
Chopin, Nocturne opus 32 n°2
Le Nocturne opus 32 n°2 en LA bémol majeur de Frédéric Chopin comporte un trille à la mesure 8 :

(Extrait libre de droit interprété par le pianiste Samson François en 1964, licence Creative Commons Zero 1.0, source)
Vous remarquerez l'utilisation d'Arpeggio dans les deux premières mesures, de septolets (mesure 6), de gruppetto (mesure 5) et de rythmes surnommés siciliennes (mesure 9).
Chopin, Nocturne opus 15 n°2
Le Nocturne opus 15 n°2 de Frédéric Chopin comporte un trille à la mesure 7 :

(Extrait libre de droit interprété par le pianiste Samson François en 1964, licence Creative Commons Zero 1.0, source)
Vous remarquerez que cette œuvre utilise une tonalité assez peu utilisée : FA dièse Majeur. Vous remarquerez également l'utilisation d'une anacrouse, de doubles dièses (mesures 5,10,12), de quintolets de triples-croches (mesure 3), et de septolets de triples-croches (mesure 10).
Chopin, Nocturne opus 55 n°2
Le Nocturne opus 55 n°2 en FA mineur de Frédéric Chopin utilise les trilles (mesures 6, 14) :

(Extrait libre de droit interprété par le pianiste Samson François en 1964, licence Creative Commons Zero 1.0, source)
Vous remarquerez l'utilisation de l'anacrouse et d'appogiatures (mesures 4, 6, 7, 8, 12).
Comment noter un trille que l'on veut descendre, alors que tous les trilles sont joués avec la note supérieure?: je veux écrire le trille sur SI blanche (normalement on joue si -do, même si on commence par do-si-do . Je veux que l'on joue SI-la# -si#la. Mon prof d'écriture me dit qu'un tel trille n'existe pas. Il faudrait écrire le trille sur la#. Mais ça ne va pas avec la tonalité choisie (solM) . Y - a t'il une solution? Comment le noter sur Musescore? Merci si quelqu'un peut répondre!
1 réponse(s) :
Bonjour
Votre prof d'écriture a raison.
Ceci dit, cela dépend du style, en musique contemporaine, tout est possible!
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